Parcéline et les différentes étapes pour produire un gobelet.
Céline Fafard travaille dans son atelier du quartier Centre-Sud, un beau local chaleureux, où elle offre des cours et produit des pièces que nous avons le plaisir de vendre chez Articho. Voici les différentes étapes de fabrication pour en arriver à produire un gobelet, expliquées dans mes mots, moi qui ne suis que néophyte en la matière.
Pétrissage : le commencement
La terre doit être malléable et régulière. Elle doit la pétrir sur son plan de travail, puis la fixer sur le tour avant de commencer la prochaine étape.
Tournage : la danse de la création
C’est l’étape qui fascine le plus les gens. Ça semble si facile, si zen! Et pourtant!
Le tour de potier est cette table qu’on actionne grâce à une pédale. Céline doit centrer sa boule d’argile et faire glisser ses doigts pour faire grimper la terre afin de former un gobelet, un bol ou tout autre objet. Comme elle produit en série et répète les mêmes objets, elle doit mesurer pour arriver à produire une série régulière. Elle peut le faire en pesant les boules de terre, en mesurant l’épaisseur de la terre au fond du bol avec l’aiguille de potier, et l’extérieur avec une règle ou un compas. On peut tourner avec ses mains, ou en s’aidant avec un outil de bois appelé rein, ou une éponge. Et souvent les potiers utilisent un miroir pour bien voir l’objet en travaillant.
Séchage : le repos bien mérité
Les pièces doivent reposer un certain temps, qui varie selon l’humidité de la terre, de la pièce et de la météo. Cette étape demande tout de même une certaine vigilance. La terre qui sèche très rapidement peut craquer, et si elle sèche trop, elle sera trop dure pour la prochaine étape, le tournassage.
Tournassage : affiner le tout
À cette étape, on retourne le gobelet pour travailler ses parois et sa base. On enlève le surplus et on raffine la forme. Un peu comme si on épluchait une pomme avec le gadget de Starfrit! Céline travaille avec une rape ou un tournassin.
Finition : le toucher est important
Pour que le gobelet soit agréable à toucher, que notre bouche ne se rappe pas sur un rebord rugueux, Céline nettoie les pièces une à une à l’éponge. Elle efface les lignes de tournage et de tournassage. Certains potiers vont poncer les pièces après la première cuisson.
Cuisson : baptême du feu
Elle dispose toutes les pièces dans son four. Celui-ci est programmé pour monter en température et refroidir selon un programme établi par Céline, en fonction de la terre qu’elle utilise. Le grès, la porcelaine et la faïence ne cuisent pas à la même température.
Émaillage : l'âme naissante
La majorité des céramistes québécois élaborent eux-mêmes leur recette de glaçure. Ils font beaucoup de tests de cuisson pour voir le résultat et la compatibilité sur les argiles qu’ils utilisent. Ça leur permet de proposer des produits vraiment uniques et de se démarquer. Ici, Céline applique de la glaçure transparente seulement à l’intérieur de son gobelet et laisse l’extérieur nu afin de mettre en valeur la nature brute du matériel et créer un contraste.
2e cuisson : métamorphose finale
Les pièces repartent au four pour une deuxième cuisson, pour cuire la glaçure.
Studio : un cocon de créativité
Son local est chaleureux, c’est le moins qu’on puisse dire. Car les immeubles industriels retiennent bien la chaleur du soleil, et du four qui lui permet de cuire sa poterie. J’ai une pensée pour les céramistes à chaque canicule!
Il y a une foule de petits détails, d’étapes et toute la mise en marché qui ne sont pas expliqués ici. Mais voilà, derrière une tasse, un bol ou un gobelet fabriqué à la main se cachent des heures de travail et beaucoup d’expérience.
Crédit photo : Alex Tran